Le coup de boost des cuma départementales
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Une innovation ne restera qu’une idée, une invention, si elle n’est pas utilisée. Les cuma, leurs groupes, sont des vecteurs de transmission, de mise à disposition non négligeable pour les concrétiser réellement. Dans une cuma locale, il n’est pas toujours facile d’intégrer une innovation faute de volume de travail au début. Les cuma départementales peuvent être là pour aider à démarrer, même temporairement, ce genre d’initiative.
Dans quasiment tous les départements, il existe des cuma à plus grand territoire (départemental ou même simplement cantonal), qui ont réussi à accueillir des innovations au service des agriculteurs. Elles sont ouvertes à être supports de nouvelles initiatives.
La cuma Défis 85 constitue un bon exemple. Son dernier projet d’écimeuse récolteuse a démarré par quelques adhérents de plusieurs secteurs sur la Vendée et le sud de la Loire-Atlantique. Considérée comme une innovation
dans ce secteur, malgré le procédé qui existe déjà ailleurs, elle répond à
une demande pour ramasser et évacuer les graines, voire une partie de la tige des plantes indésirables dans les cultures.
Lancée courant 2023, elle a réalisé 157 ha pour cette première demi-saison, avec des échos prometteurs chez les producteurs de céréales et de mogettes, en bio et en conventionnel. L’innovation a fait mouche. Reste à bien ajuster l’organisation pour les saisons prochaines afin d’apporter de la réactivité au service et le faire savoir.
Les cuma éligibles à certains financements
Des projets, des idées il y en a en cuma. La question qui se pose souvent, c’est l’impulsion du démarrage. Le fait du groupe, l’inertie, cause parfois un manque de réactivité, il faut évaluer le risque à prendre. Les premiers porteurs de l’idée, les leaders, doivent bien préparer et argumenter leurs projets. Mais en cuma, par « la puissance du groupe », le risque est tout de suite partagé.
Là aussi, les cuma départementales peuvent avoir des ressources internes,
être éligibles à des financements qui appuient le collectif ou des contacts avec financeurs pour aider au lancement de l’innovation. Par exemple, au démarrage de l’activité toastage (valorisation des protéines autoproduites) en Vendée en 2016, le groupe a même réussi à mobiliser des financements participatifs. Ils ont tout de suite rendu le projet viable.
L’innovation partagée n’avance pas sans communication
Innover à grande échelle, ce n’est pas toujours simple. La communication est indispensable pour faire connaître ces initiatives. Là aussi, le réseau des cuma doit de son côté innover. Certes, localement dans les cuma, le bouche-à-oreille suffit à transmettre les projets. Mais à l’échelle d’un département, les bonnes initiatives ne circulent pas comme ça. Être pertinent, ne pas noyer les destinataires, répondre à leurs besoins et concilier tout cela est un enjeu pour que l’innovation soit au service de tous.
Un travail d’échange avec l’ensemble des partenaires agricoles
(OPA, concession, coops et autres…) et les cuma locales semble
indispensable.
Michel SEZNEC Spécial Entraid’ 2024