Les acteurs locaux s’activent pour maintenir le tissu agricole

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La commune de Pont-Saint-Martin s’est battue pour maintenir une ferme d’élevage avec l’appui des acteurs agricoles locaux, dont la cuma la Chevrolière.

L’année 2034 devient historique

C’est la première fois depuis les années 80 qu’on observe une augmentation des surfaces agricoles sur le territoire métropolitain. Parmi les initiatives reconnues, le réseau
cuma se distingue par son implication sur la thématique foncière. Avec le soutien des collectivités locales et un travail juridique au niveau national, le portage foncier par les cuma se développe depuis 2025. Cette avancée a permis la création de réseaux d’entraide locaux pour favoriser le maintien d’exploitations agricoles en accompagnant les projets
d’installation.

La commune de Pont-Saint-Martin (44) n’échappe pas au diagnostic national de perte de surface agricole et de diminution du nombre d’exploitations sur son territoire. Phénomène d’autant plus significatif
qu’elle se trouve à proximité immédiate de l’agglomération nantaise.


En effet, la commune de 7 000 habitants compte 68 % de terres
agricoles à son PLU mais seulement 40 % du territoire communal est en SAU. Le reste va aux friches, jardins, loisirs équestres… C’est lors de l’annonce de la potentielle reprise d’une ferme laitière en centre d’entraînement de chevaux de course, le Gaec de la Moricière,
que la mairie décide d’agir.

L’équipe municipale s’était emparée de la question agricole depuis quelques années. Son objectif : redynamiser l’activité locale en défendant une agriculture nourricière et durable. La mairie décide alors de conduire une opération de portage temporaire de l’exploitation, le temps de trouver des repreneurs. Elle contacte l’Établissement public foncier de Loire-Atlantique pour le rachat des bâtiments agricoles, et la Scic Nord Nantes pour entretenir les terres. En parallèle, elle-même rachète le matériel et les stocks agricoles.

Elle souhaite organiser un appel à projets pour repérer les candidats à la reprise de la ferme et s’entoure de partenaires agricoles. Selon Kévin Challemet, responsable environnement à la mairie de Pont-Saint-Martin qui a supervisé l’opération, se faire entourer de professionnels du milieu agricole est indispensable pour avoir un appui opérationnel et pour légitimer la démarche des élus.

La cuma a joué son rôle

Les anciens exploitants du Gaec étaient adhérents à la cuma de la Chevrolière. Lorsque la mairie se rapproche des responsables de la cuma pour leur proposer de participer au projet, ils acceptent sans hésitation.

Selon Guylain Clouet, le président, le rôle de la cuma va bien au-delà de la simple prestation de service. Elle se doit de participer au dynamisme agricole de son territoire. La collaboration avec la mairie se traduit alors par l’apport d’un appui technique dans la sélection des repreneurs.

La candidature d’Anne-Sophie et Charles a été retenue. Leur projet de reprise se compose d’un atelier de brebis laitières avec transformation et d’un atelier de vaches limousines allaitantes. Aujourd’hui, la cuma est un interlocuteur indispensable à leur projet et Charles commence à s’impliquer dans la cuma. À ce jour, la démarche peut être considérée comme réussie.

Kévin Challemet ajoute qu’il faut creuser les méthodes d’intervention des collectivités locales dans les problématiques de maintien de bassins de vie agricole. « Ce sont des enjeux qui dépassent le milieu agricole. Les communes peuvent avoir un rôle positif à jouer en tant que facilitatrices voire en tant qu’opératrices. Notre démarche a été particulièrement complexe à mener, elle a demandé beaucoup d’investissement et de volonté politique. Mais c’est bien grâce au partenariat avec les acteurs agricoles locaux que l’on a pu réussir cette opération exceptionnelle.»

Amélie BOISDRON Spécial Entraid Janvier 2024