Parler démarche territoriale autour d’une occasion technique

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Montrer en action les matériels de cuma qui contribuent à une exploitation durable des haies, voilà une bonne entrée pour convaincre les élus de développer une filière locale autour du bois énergie.

Un projet bois impensable sans la cuma

Septembre 2034, inauguration de la chaufferie bois dans une collectivité du Maine-et-Loire. Le président de la communauté
de communes a souligné l’importance du groupe d’agriculteurs rencontrés via la cuma.
“Lorsque nous avons lancé le projet, les habitants nous ont légitimement interrogés sur l’origine du bois. Ils voulaient aussi savoir de quelle façon nous allions nous assurer que cette chaufferie ne dénature pas le paysage. Ces questions, nous nous les posions aussi. Comme toujours, nous nous sommes appuyés sur les forces locales, et notamment sur la cuma du secteur. En présentant notre projet de filière bois à leur assemblée générale, nous avons pu identifier le bois disponible chez un groupe d’agriculteurs pilotes et nous rassurer sur la capacité à fournir les besoins, tout en étant dans une logique d’exploitation durable.”

Le 3 octobre 2023 se tenait à Sigournais, en Vendée, une demi-journée sur la valorisation de la haie au sein du territoire de la communauté de communes du pays de Chantonnay. Organisée par l’Union des cuma des Pays de la Loire à la demande de la collectivité, cette action a été pensée comme le point de départ d’une réflexion autour de la filière locale de bois-énergie du territoire.

Les participants ont pu voir en action une pelle avec pince d’abattage de la société Guette TP ainsi que la déchiqueteuse des cuma Défis 85 et Du Bocage (79).

Au-delà des explications sur la partie technique en jeu lors des opérations d’abattage et de déchiquetage, les intervenants ont également abordé la construction d’une filière locale. Au pied de la haie, collectivités et agriculteurs ont pu échanger sur leurs attentes respectives pour voir naître une dynamique locale.

Au sein des territoires ruraux, les collectivités locales suivent de plus en plus près la gestion du bocage.

Le bocage, lien entre acteurs du territoire

Les projets d’installations à énergie bois sont non seulement des réponses possibles aux problématiques de coût de l’énergie, mais deviennent aussi des outils de politiques publiques. Une filière de bois local sur un territoire est un moyen de valoriser et de préserver le linéaire de haie existant, tout en créant des partenariats entre collectivités publiques et agriculteurs locaux.

De plus, les éleveurs et agriculteurs peuvent valoriser leur bocage par l’utilisation et la vente de litière de copeaux de bois. D’après les utilisateurs, en plus du coût compétitif avec celui de la paille, l’utilisation de ce type de litière permettrait d’obtenir des environnements plus sains pour les animaux. Créant ainsi une coopération étroite entre les acteurs de la filière agricole et les collectivités ne pouvant intégrer leur bois dans des installations bois-énergie.

Les Pays de la Loire et la filière bois

Au sein de ces dynamiques, les cuma ont doublement une place à prendre. D’une part, elles sont les structures de services pour l’entretien et la valorisation du bocage. D’autre part, elles représentent des coopératives locales, clés d’entrée du monde agricole d’un territoire pour des élus locaux.


Bien que la surface boisée exploitable de la région des Pays de la Loire ne soit pas la plus élevée de France, ce territoire possède un bocage important. Il représente une ressource en bois non négligeable. On estime
qu’on consomme aujourd’hui 500 000 tonnes de bois par an, et que l’on pourrait utiliser 500 000 tonnes supplémentaires sans aller au-delà de l’accroissement naturel annuel (SRB Pays de la Loire).

Alexandre DENIS et Valentin FALCON Spécial Entraid Janvier 2024