Un coup de pouce à la filière lentilles Bio

  • Alimentation - Circuits courts

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Un groupe d’agriculteurs va fournir des lentilles locales et bio dans la restauration collective à Angers (49), une initiative soutenue par le réseau cuma des Pays de la Loire.

L’Union des cuma des Pays de la Loire (UCPDL) soutient depuis 2020 un projet de filière à destination de la restauration collective. Il fait suite
à une idée : « pourquoi pas apporter aux restaurants scolaires d’Angers du
blé produit par nos agriculteurs en cuma ? »

En 2021, en partenariat avec l’Agence de la transition écologique (Ademe) et la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) des Pays de la Loire, le projet est orienté vers l’étude de la transformation de légumineuses, suite à la concertation avec des agriculteurs. Il se focalise ensuite sur les lentilles bio, pour répondre à la demande de deux acheteurs de la restauration collective angevine.

Pour le collectif et le multipartenarial

L’UCPDL n’a pas vocation à accompagner les producteurs sur la partie agronomique et commerciale. Toutefois, sa compétence à accompagner
et à « jouer collectif » lui a permis de s’entourer de nombreux partenaires et acteurs afin de fédérer ce projet à l’échelle départementale. Ainsi, une quinzaine de producteurs, tous en agriculture biologique, sont accompagnés par l’UCPDL et le GabbAnjou (Groupement des agriculteurs biologistes et biodynamistes du Maine-et-Loire).

Depuis début 2023, ce sont la production et le tri qui prennent de l’ampleur avec la structuration du GIEE Emergence. Quelques producteurs
produisaient déjà de la lentille, mais certains autres ne maîtrisaient
pas complètement cette culture. Le groupe a donc décidé de s’orienter vers la lentille en cultures associées.

La question des matériels de semis, de désherbage, de récolte en cuma
pour les cultures associées n’a pas encore été évoquée avec les producteurs, ce qui ne saurait tarder.

Des lentilles cultivées en Association

En revanche, le tri a été rapidement et davantage abordé. Le groupe de producteurs s’appuiera sur une cuma dont plusieurs adhérents font
partie du projet lentilles. Il envisage de profiter des connaissances d’un
adhérent disposant d’une partie de la chaîne de tri, pour étudier la faisabilité d’achat d’un trieur optique. Plusieurs des membres vont dans
les départements limitrophes pour accéder à une chaîne complète. Cet
achat relocaliserait ainsi le tri de lentilles mais plus largement de
légumineuses, voire de céréales à destination de la consommation humaine.

Cette condition de travailler avec les cultures associées et l’appartenance des producteurs au réseau cuma sont décisifs dans l’avancée du projet
lentilles. Le réseau national de la FNcuma a ainsi pu mobiliser un
chercheur spécialisé grâce à un partenariat européen, Intercrop Values.
Le projet a ainsi connu un nouveau rebondissement. Bien que situé à
Toulouse, ce chercheur de l’Inrae, Laurent Bedoussac, va suivre les différentes parcelles mises en culture et accompagner les agriculteurs
dans la mise en œuvre de pratiques innovantes.

Pour 2024, il s’appuiera sur les besoins et attentes des producteurs vis-à-vis de leurs cultures associées pour leur préconiser des associations, des densités, etc. Qui plus est, une stagiaire arrivera en février 2024 à Angers pour assurer le lien avec l’Inrae et conseiller les agriculteurs avec plus de proximité. Le groupe d’échange entre producteurs reste ouvert, que les candidats n’hésitent pas à se manifester auprès de Justine Lemonnier à l’Union des cuma.

Justine LEMONNIER Spécial Entraid’ 2024