Accompagner les innovations collectives d’agriculteurs en Cuma pour l’agroécologie : les leçons du stage d’Aurélie Garcia Velasco

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Dans le cadre du projet CAPACCITA*, Aurélie Garcia-Velasco a conduit son stage de fin d'études d'ingénieure agronome au service Développement de la FNCuma autour de l'accompagnement des groupes engagés dans la transition agroécologique. En voici quelques enseignements.

Cuma et GIEE

Sur près de 400 GIEE reconnus depuis 2015, 47 sont portés par des Cuma et 63 autres impliquent le réseau Cuma (source : FNCUMA). Ces chiffres, complétés de témoignages de 25 animateurs de fédérations et de chargés de mission régionaux et nationaux montrent que la réflexion et l’action collectives autour de l’évolution des pratiques agricoles vers des systèmes plus résilients sont bien à l’oeuvre au sein du réseau Cuma.

Les thématiques

Autour de la réduction du recours aux intrants, du développement de l’agriculture de conservation, de l’introduction de légumineuses fourragères dans les assolements, du développement de filières de valorisation de la biomasse locale, des groupes d’agriculteurs en Cuma s’engagent dans l’acquisition d’équipements dédiés, dans des échanges autour de leur organisation collective et dans l’expérimentation de nouvelles pratiques. Leurs premières expériences amènent souvent à de nouvelles innovations, et à diversifier ainsi leurs coopérations et leurs thématiques de réflexion.

Les besoins

Les besoins de ces groupes impliquent une mutation de l’accompagnement proposé par le réseau : on n’accompagne plus la structure Cuma et les échanges ne portent plus uniquement sur l’équipement ou sur l’emploi mutualisés ; on accompagne des groupes d’agriculteurs à géométrie variable, qui coopèrent et échangent autour des évolutions de leurs pratiques agricoles et de leurs systèmes, eux-mêmes très divers. Pour accompagner l’émergence de ces dynamiques collectives quand des opportunités se présentent (de financement notamment), pour aider la mise en place de nouvelles pratiques agricoles, ou encore pour consolider et élargir la dynamique de transition agroécologique, les animateurs du réseau mobilisent une palette d’outils très diversifiés dans une posture d' »accoucheurs d’idées » : l’accompagnement « coeur de métier » du réseau (à partir de démonstrations d’agroéquipement par exemple), la formation, les outils d’accompagnement stratégique tels que le conseil stratégique DiNA Cuma, et les dispositifs permettant d’accompagner des logiques de projet ciblées sur la transition agroécologique (GIEE notamment).

Afin d’aller plus loin encore, la mise en réseau de ces groupes et de leurs animateurs, la capitalisation et l’animation des dispositifs et outils qu’ils mobilisent, et l’ouverture au-delà du réseau, en construisant des ponts avec d’autres réseaux de développement semblent indispensables.

*Le projet CAPACCITA (Coopération Agricole de Production pour l’Atténuation du Changement ClimaTique et l’Autonomie), a été piloté par la FNCuma en partenariat avec l’INRA – Montpellier SupAgro et soutenu par l’ADEME, vise à mieux comprendre les innovations collectives d’agriculteurs en Cuma autour de la mise en place de pratiques agroécologiques, à caractériser et évaluer leur potentiel en termes d’atténuation du changement climatique et à identifier des leviers pour accompagner leur développement.