Éleveuses Vendéennes et cumistes : un combo gagnant
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Malgré un système fourrager inhabituel, Audrey Forcier s’est bien intégrée à la cuma Les Rives du Falleron. Quant à Laura Beziau, plusieurs cuma locales faisaient déjà partie de l’environnement naturel du Gaec familial au sein duquel elle s’est installée. Rencontres...
Agricultrice depuis deux ans, Audrey Forcier ne regrette pas son choix, ni son installation “tardive” à 34 ans. Un délai qui lui a permis de savoir ce qu’elle veut et de définir son projet : un élevage de 70 vaches allaitantes, en bio et en système herbager. Elle a trouvé son bonheur à Saint-Christophe du Ligneron (Vendée), avec 100 ha dont 80 regroupés.
L’intégration par le chantier d’ensilage
Si, à la base, la cuma n’était pas un critère pour son installation, Audrey reconnaît que c’est un sacré avantage ! Les banques ne l’auraient
pas suivie dans une installation avec des investissements matériels
conséquents. Et c’est assez logiquement qu’elle s’est tournée vers la
cuma locale, accédant alors à du matériel performant. Le cédant
a également pensé à introduire Audrey dans les réseaux locaux, et
notamment dans la cuma les Rives du Falleron. Elle a participé à son
premier chantier d’ensilage, ce qui lui a rapidement permis d’être intégrée
au groupe.
Son installation est aussi un succès pour la cuma :
avec son modèle pâturant, Audrey éveille les curiosités. Elle a aussi des besoins différents de la majorité des autres adhérents. De ce fait, elle dispose de temps pour aider lors des ensilages, devenant alors le “joker”
de la banque de travail. Et ce temps lui est rendu quand elle en a besoin
à l’enrubannage. Cette entraide est essentielle à la vie de la cuma et des
exploitations du secteur. Si, aujourd’hui, Audrey finit sa “période
d’essai” à la cuma, elle n’exclut pas de prendre des responsabilités
demain. Elle conseille de ne pas hésiter à échanger avec ses
voisins, pour conforter et enrichir son projet d’installation. Enfin,
elle note que les mentalités ont beaucoup évolué sur la place des
femmes dans le milieu agricole, et ce qui étonnait hier, ne pose plus
question aujourd’hui.
Entraide et convivialité
Laura Beziau est pour sa part une agricultrice heureuse : « C’est épanouissant et valorisant de travailler pour soi ! », s’exclame-t-elle. Installée depuis juin 2019, en Gaec familial, Laura n’a jamais imaginé faire un autre métier. Mais avant son installation, elle a mûri son projet d’abord en poursuivant ses études (BTS Acse et spécialisation vaches laitières) pour être notamment à l’aise en comptabilité, puis a été salariée pendant quatre ans.
Les cuma, dont l’Entente verte de Saint Philbert de Bouaine, ont toujours fait partie du fonctionnement du Gaec, pour limiter les charges de mécanisation bien sûr, mais aussi pour l’entraide entre voisins et la convivialité. Engagés en agriculture biologique, leurs besoins sont spécifiques, et la cuma y répond. Par exemple, avec l’achat en 2021 d’une nouvelle bineuse qui travaille au plus proche du rang. Pour Laura, il est important de participer aux discussions et aux décisions, et c’est donc logiquement qu’elle a pris la suite de son père au conseil d’administration de la cuma. L’Entente verte emploie trois chauffeurs mécaniciens, ce qui est aussi un atout pour Laura. Ils réalisent tous types de travaux ainsi que la moisson et l’ensilage. Le Gaec n’hésite pas à leur déléguer d’autres activités spécifiques comme le semis de couverts. Les conseils de Laura aux personnes souhaitant s’installer : « C’est un projet de long terme, il faut prendre du recul et aller voir plusieurs exploitations. Il faut aussi limiter ses investissements matériels et son endettement de départ. » Pour cela, la cuma est une solution idéale !
Marie VRIGNAUD Spécial Entraid’ Janvier 2023