Le Renouvellement des générations dans une cuma, ça s’anticipe !
Publié le
Responsables et salariés de cuma expliquent comment anticiper les transmissions d’exploitations, intéresser les jeunes qui arrivent et en faire de nouveaux adhérents.
Aborder la question du foncier et de la transmission est compliqué dans toutes les cuma, précise Bertrand Delanoë, président de la
cuma des Éleveurs du Tremblay [Maine-et-Loire]. Le sujet de la transmission est un peu tabou, on n’en parle pas vraiment directement. Sauf, si le cédant souhaite passer par la cuma pour l’évoquer. Mais c’est rare ».
« Il n’y a pas vraiment de rôle défini de la cuma dans la transmission », ajoute Jérôme Guyot, président de la cuma de Longuénée (Maine-et-Loire). En général, quelqu’un lié à la cuma va en parler ou évoquer le sujet.
Etre attractif grâce à la renommée sur le territoire
La cuma de Longuénée est bien connue dans le territoire, grâce notamment à ses salariés ainsi qu’à plusieurs groupes d’ensilage. « Tout le monde doit savoir qu’il y a une cuma sur le territoire », estime Jérôme Guyot. La cuma accorde de l’importance à conserver un esprit de famille et de soutien envers les adhérents et les salariés. « On mange avec les adhérents et on crée un lien avec les personnes », observe Wesley Rousseau Salenne, salarié de la cuma.
« Les autres jeunes et nouveaux installés viennent plus facilement dans
les cuma par relation. Ils en entendent parler grâce aux voisins. Dans le coin, sur les deux trois communes aux alentours, on se connaît tous, le territoire n’est pas si grand. Avec les différents groupes ensilage et les salariés qui passent dans les exploitations, cela fait connaître la cuma. Et cela crée un lien avec les nouveaux arrivants », complète Bertrand Delanoë.
Pour François Boissinot, l’un des bonus de la cuma a été la découverte
du service complet. Cela lui a été d’une grande aide dans les premières années de son installation en lui libérant du temps pour ses travaux. « Celui qui a goûté à la prestation complète, y reste, constate Wesley Rousseau Salenne. Cela libère du temps et soulage l’exploitation ».
« De plus en plus d’indépendants reviennent vers la cuma, grâce aux chauffeurs en prestation complète, estime Bertrand Delanoë. Les installations en individuel sont ainsi possibles. La force de la cuma repose sur ses trois salariés et son apprenti. Nous proposons des services à la carte pour ses adhérents ». Les administrateurs de la cuma des Éleveurs du Tremblay contactent les nouveaux installés pour la faire connaître et proposer ses services. Des invitations sont envoyées dans les communes voisines pour organiser des rencontres et la présenter. Tous les deux à trois ans, la cuma réalise également un tour des nouveaux installés. Lors des AG, les nouveaux membres sont intégrés et se présentent à l’ensemble des adhérents.
Les bonnes questions en CA
Le conseil d’administration de la cuma de Longuénée aborde le sujet du renouvellement des générations en amont à travers trois questionnements. D’abord, qui va arrêter, dans combien de temps ?Ensuite, y a-t-il un repreneur et si oui, quel est son projet ? Et enfin, que se passe-t-il si les associés de Gaec ne sont pas remplacés ?
Fanny CHEVALLIER Spécial Entraid’ 2023